Au top de sa forme, Maja Storck vit pourtant l’année la plus difficile de sa carrière

En changeant de club, Maja Storck s’est hissée au sommet de la ligue allemande: après huit victoires en dix matches, le Dresdner SC 1898 occupe la deuxième place du classement derrière Stuttgart. Seule ombre au tableau sur le plan sportif: la coupe est désormais hors d’atteinte après que le club a été éliminé en demi-finale contre le SSC Palmberg Schwerin.

Des conditions-cadres de haut niveau et des exigences tout aussi élevées

C’est une avancée sportive à tous points de vue. «A Aix-la-Chapelle, le niveau de professionnalisme était déjà remarquable. Mais ici, tout est un cran au-dessus, à tous les égards», compare Maja Storck. Par exemple, chaque sportive bénéficie d’un entraînement de musculation individuel, le kinésithérapeute assiste à l’entraînement quotidien, et les joueuses disposent de pantalons de compression et de bains de glace. 

Le transfert de Maja Storck est une demande de Dresde. «J’ai repéré Maja il y a des années», déclare l’entraîneur Alexander Waibl sur le site Internet du club.

Cependant, la Suissesse a vite compris, malgré son jeune âge, que le niveau d’exigences était proportionnel aux excellentes conditions-cadres offertes. «L’entraîneur a exigé beaucoup de moi dès le début et il ne passe pas par quatre chemins lorsqu’il est insatisfait. Dresde veut clairement décrocher le titre et, en réalité, nous ne sommes jamais les outsiders. Au début, je me suis mis beaucoup de pression sans jamais réussir à donner le meilleur de moi-même. Mais je ne voulais pas m’enfermer dans le rôle de victime et j’ai fini par trouver mon rythme», se remémore-t-elle en évoquant ses débuts difficiles. 

MVP lors de cinq matches sur dix

Pour autant, elle n’a pas manqué de progresser. Elle a par exemple travaillé intensivement son service smashé, qu’elle n’a vraiment commencé à intégrer que la saison dernière. Et en attaque, la joueuse veut se montrer plus créative: «Je ne devrais pas me contenter de cibler les angles d’attaque, mais chercher plutôt les mains pour déjouer un double bloc.»

Pour preuve des progrès qu’elle a réalisés: Maja Storck a été sacrée MVP (meilleure joueuse) à l’occasion de cinq matches sur dix.  La Suissesse est la cinquième étrangère à rejoindre Dresde après quatre Américaines. Elle est devenue une figure incontournable d’une équipe équilibrée, comptant un certain nombre de jeunes joueuses affamées sur le banc qui aiguisent la concurrence interne. 

Tout irait pour le mieux si...

Maja Storck est également très satisfaite de son nouveau cadre de vie: «Dresde est une belle ville, traversée par l’Elbe, avec sa vieille ville, son opéra, ses églises. Et les gens sont moins stressés que dans d’autres agglomérations.»

Maja Storck a également trouvé un logement qui lui plaît. Elle vit seule dans un deux pièces un peu éloigné du centre-ville, mais très proche de la salle: «Je me sens très à l’aise dans mon appartement, avec balcon s’il vous plaît.» Cela dit, elle n’est pas tout à fait seule: son chat Kiwi lui tient compagnie et la suit même en promenade. Et elle invite parfois d’autres joueuses pour une soirée raclette.

...il n’y avait pas eu la pandémie de coronavirus.

Cependant, il lui manque une chose tout à fait essentielle pour se sentir totalement bien en cette période de pandémie: sa famille et son copain, Tim. Ses parents sont venus à Dresde une fois, pour son 22e anniversaire le 8 octobre. Et Maja Storck leur a fait une visite éclair de 24 heures. Elle n’a même pas pu passer un peu de temps en famille en Suisse pendant les fêtes de fin d’année, car le camp de préparation initialement prévu a été supprimé en raison de l’annulation des qualifications pour le CHE et Dresde a également disputé un match de championnat entre Noël et le jour de l’An (3:0 contre Potsdam). Mais ses parents et son copain Tim ont fait le voyage à Dresde pour Noël.  

Elle passe donc inévitablement beaucoup de temps seule, ce qui commence à peser sur son état mental: «Je dois dire que cette situation est tout sauf facile. Quasiment tout est fermé et lorsque que j’ai deux jours de repos, je ne peux pas partir non plus. Même si tout va bien sur le plan sportif, cette année est très éprouvante.»

Dégustation de thé d’un genre particulier

Au milieu de ces temps sombres, il y a quand même eu une lueur d’espoir: Maja Storck a envoyé un calendrier de l’Avent à sa mère à Münchenstein, avec un sachet de thé différent dans chaque case. Et comme elle avait exactement le même calendrier de l’Avent chez elle à Dresde, les deux amatrices de thé ont pu discuter de leur dégustation quotidienne sur Skype.  

En outre, elle essaie autant que possible de rester en contact avec ses autres amies, comme Laura Künzler. Julie Lengweiler (Viteos NUC) est également devenue une bonne amie. Les deux joueuses parlent souvent de leurs matches, mais surtout d’autres choses. 

Ce qui est rassurant, c’est que tout se passe bien au niveau du volleyball. Certes, le début de la saison n’a pas été idéal, Dresde ayant été placée en quarantaine pendant deux semaines après un match test début septembre et n’ayant ensuite disputé aucun autre match amical. Mais, après deux défaites précoces, les deux seules jusqu’à présent, les choses se sont améliorées. «Je pense que notre apogée est encore à venir», est convaincue Maja Storck. La joueuse se fait actuellement une excellente publicité à Dresde, où elle a signé un contrat d’un an. Ainsi, d’un point de vue sportif, Maja Storck se porte bien, mais mentalement, l’année du coronavirus a été la plus éprouvante de sa jeune carrière qui est toujours pleine de nouveaux défis.

©Swiss Volley by Andreas Eisenring