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S e p t e m b r e 03
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Ce maudit petit point
Andreas Eisenring
Premier set en huitième de finale: Jeffer-
son Bellaguarda est au service. Le pan-
neau affiche 20:19 pour la Suisse: balle de
set! Jusqu’ici, les Suisses se sont montrés
des maîtres tacticiens; les Néerlandais va-
cillent. Plus que ce petit point. Bella prend
son élan, s’élève, risque tout et frappe le
ballon à la perfection. Neuf fois sur dix, ce
genre de coup de canon en service smashé
est décisif. Mais voilà que Richard Schuil, à
la désespérée, réussit à le maintenir en l’air.
Nummerdor, derrière la ligne de fond (!), le
joue comme il peut à angle droit en direc-
tion du filet, et Schuil concrétise cette passe
impossible avec un cut miraculeux. «Le point
du siècle», dira plus tard l’entraîneur Marcus
Egger. Patrick Heuscher revoit passer le film
de cette chance perdue: «Dommage car on
a joué de manière géniale au premier set, on
les tenait.» Las: après l’égalisation à 20:20,
Bella est, pour la première fois ou presque,
la cible des services et échoue deux fois
sur des passes imparfaites. Le tournant du
match. Face aux Bataves donnés favoris,
contre lesquels ils n’avaient encore jamais
gagné, ils ont probablement laissé passer
leur chance. En tout état de cause, leurs ad-
versaires ont ensuite la partie facile – et c’en
est fait du rêve de médaille olympique de la
paire suisse.
Le sentiment que tout était possible
Après avoir très mal démarré le tournoi
avec deux défaites dans le prolongement
de l’inconstance affichée tout au long de
la saison, les numéros un suisses, au bord
du gouffre, retrouvent enfin leur jeu lors
du match décisif de la phase de poule
contre les Autrichiens Doppler/Horst, avec
à la clé la deuxième place du groupe pour
une seule victoire. «Après cette victoire, je
n’ai pas bien dormi», confie Patrick Heus-
cher: «Je suis devenu nerveux, parce que
je sentais que, soudainement, tout était à
nouveau possible, alors que plus personne
ne comptait avec nous».
Et puis: il a manqué ce maudit point, ce pe-
tit point qui aurait pu leur ouvrir les portes
des quarts de finale.
Photo: Andreas Eisenring
Une explosion de sable accompagne la manchette de Patrick Heuscher.
Heuscher/Bellaguarda: il leur manquait ce maudit point.
Photo: Andreas Eisenring
Photo: FIVB
Photo: Andreas Eisenring
